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lundi 1 février 2021

Voie Royale

L’évolution est, de part sa nature, inarrêtable. La technique, la modernisation, les mœurs, lui emboîtent le pas, tels les poussins suivent la poule. Parmi ces poussins, parfois se glisse un vilain petit canard.

Un regard sur les artères et la circulation ; le début de notre histoire vît le modernisme des voies romaines, pratiques et inconfortables à souhait. Après une longue période d’obscurantisme, où chemins pierreux et routes de terre prirent le relais, la révolution industrielle mit un terme à ces voies de communications dignes du moyen-âge.

L’avènement de l’automobile amenât la conception de routes toujours plus lisses, toujours plus rapides, de rues bien goudronnées, de trottoirs bien calibrés. Le vingtième siècle était né.

A ce jour, de mon doux chez-moi, j’entrevois l’artère desservant notre calme quartier ; piétons qui arpentent la route, anciens qui s’avancent à l’aide de leur canne, sportif qui recherche l’adrénaline, enfants qui rentrent de l’école, couple qui protège un berceau, une poussette, où somnole l’espoir de leur avenir.

Certes il faut bien s’écarter lorsque arrive un véhicule motorisé, vrombissant vers sa destination, ce même véhicule qui viendra se garer sur son trottoir, à cet emplacement qui est le sien.

Béni et remercié soit ce conducteur qui, dans sa grande largesse, nous autorise à emprunter sa route.

Bien entendu, qui suis-je, à émettre un jugement quelconque sur l’évolution ? Surtout, qu’en plus, j’adore les canards.


lundi 8 octobre 2018

De quel côté est Dieu? Toujours du côté du vainqueur, bien entendu!
Quelle qu'en soit l'issue, une guerre est toujours perdue!

jeudi 8 janvier 2015

Pourquoi?

Nous étions bien jeunes, encore même plus jeunes que cela... La maternelle, à peine sortis du cocon familiale. Elle s'appelait Elle, je m'appelais Lui, nous étions inséparables. S'agissait-il d'amour, d'amitié, d'affinité ? Je ne saurais le dire. Nous étions en symbiose. Pour se rendre à l'école, nous marchions quelques pas devant nos parents, sans un mot, à l'unisson, au plaisir de se retrouver. Nous étions conscients de nos différences, elle dans son rose, moi dans mon bleu, quelle importance ? A cet âge, on se contente de vivre le moment présent, pas de projection sur l'avenir, pas de regret sur le passé, pas de compétitivité. On peut dire que nous étions heureux.
Au passage à la communale, séparation des garçons et des filles, elle dans son établissement, moi dans le mien. Plus de marche côte à côte, plus de regard de complicité, plus d'échange muet. Je n'ai pas compris, je suppose qu'elle non plus ! Après tant d'années, je n'ai toujours pas compris.
Je l'ai revue, de temps en temps, de loin en loin, inaccessible.
Bien plus tard, nous avons partagé le même cours de chant, chorale commune orchestrée par notre prof de chant. Je lui ai tendu la main, elle l'a regardée, puis s'est détournée. Elle était devenue une fille et moi un garçon ! Je ne suis pas certain qu'elle m'ait reconnu, du moins c'est ce que je me dis.
Aujourd'hui encore, quand je souris à une femme, la suspicion est de mise, quels noirs desseins cache ce sourire. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, par la culture et dans les têtes, pour que nous acceptions nos différences et comprenions notre complémentarité.
Je n'ai pas oublié !
Quand je vous dis que je n'ai toujours pas compris !
 

lundi 5 janvier 2015

Humeur morose


Il fût un temps où on pouvait tuer avec une plume ! Ce temps est bien révolu, trop peu de gens savent encore lire correctement.

Il y a eu le SOS, pour sauver des âmes, maintenant il y a le SMS pour tuer la pensée.

L’œil est là pour voir, l'esprit est là pour regarder.

L'homme est un loup pour l'homme ! Pauvre bête !

L'humanité est un assemblage de femmes, d'hommes et de leurs complexes !

Ce n'est pas qu'il y a trop d'humains sur Terre, c'est la Terre qui est trop petite.

Un rayon de soleil, une fleur, un chant d'oiseau et c'était le bonheur ! De nos jours il faut : un téléphone portable, une tablette et une liaison Internet !

Dans ma jeunesse, 3 D signifiait 421 !

Où se situe Brest ? Dans le menu « villes » de mon GPS !

L'esprit est à l'homme ce que la sauce Gribiche est à la tête de veau.

samedi 3 janvier 2015

Pause

Elle est là, tasse timide, reflet dans le soleil, invite à sortir du sommeil.
Elle minaude, la finaude, elle frisonne, caresse d'une cuillère polissonne. Caresse rapide d'un employé pressé, caresse prolongée d'un distrait, caresse appuyée désirant s'imposer, caresse langoureuse d'une âme amoureuse!
Que de lèvres posées sur ces bords relevés; lèvres avides ou assoiffées, lèvres charnues ou ciselées, lèvres repues ou goulues, lèvres posées comme pour embrasser.
Nombre de regards y ont plongés; affleurements du matin, envolées vers le lointain, recherches de destin, lucarnes de lendemain.
Le temps marque un arrêt; un instant pour l'affairé, une éternité pour l’apaisé. Un silence s'épanouit et le calme s'en suit.
Aérienne et sereine, vol de fine mouche, comme du sol à la bouche, pour votre bonheur, c'est du fond de son cœur, qu'elle vous offre sa chaleur.
Partage d'une tasse de café; douces sensations, échanges d'émotions, complicités d'amitié, baisers par tasses interposées.

Petite madame distinguée, que diriez vous d'une tasse de café?

Solitaire

Il se sentait bien seul! On aurait pu considérer qu'il avait eu une enfance malheureuse, il n'avait connu ni sa mère, ni son père! Il ignorait si il avait des frères ou des sœurs! Cela ne lui manquait pas, sa philosophie l'empêchait de se tourmenter à ces sujets, il vivait bien comme cela!
En somme, il était un solitaire! L'important, à ses yeux, était de pouvoir subvenir à ses besoins, ni plus, ni moins! Il était vagabond dans l'âme, une caverne isolée lui était une demeure acceptable!
Il se nourrissait de ce que dame nature et les dieux lui offraient. Il souffrait parfois de la faim, il l'acceptait avec résignation.
Un jour, on l'avait chassé, blessé même, la cicatrisation fût longue à venir! Sa chair conservait la marque de cette blessure! Depuis il était devenu plus méfiant et prudent, conséquences de cette triste expérience.
Il faut dire qu'il était un véritable colosse. Était il conscient de sa force? Nul ne pouvait le dire, son apparence expliquait peut être la crainte qu'il inspirait.
Il n'avait encore trouvé de compagne à sa solitude, la perle rare ne s'était pas encore présentée. Était il laid ou beau, attirant ou repoussant? Il l'ignorait. Son errance permanente ne permettait pas de fonder facilement une union.
La chaleur d'un foyer aurait été fort utile, le froid lui engourdissait les membres, le pâle soleil suffisait à peine à le réchauffer!
Ses capacités intellectuelles étaient limitées, son éducation très succincte, il ne savait ni lire, ni écrire. Dommage! Les récits de ses exploits, imprimés par les journaux, auraient fait couler beaucoup d'encre.
Sa somnolence fût interrompue par une ombre qui se rapprochait, se découpant dans la lumière laiteuse. Il se recroquevillât pour paraître plus petit, plus insignifiant, prêt à détaler si un danger se présentait comme imminent.
La nuit, la Lune cachée par les nuages lui sauvât la vie, le cachalot s'éloignait!
Il pût reprendre ses occupations et rêveries de calmar géant.