L’évolution est, de part sa nature, inarrêtable. La technique, la modernisation, les mœurs, lui emboîtent le pas, tels les poussins suivent la poule. Parmi ces poussins, parfois se glisse un vilain petit canard.
Un regard sur les artères et la circulation ; le début de notre histoire vît le modernisme des voies romaines, pratiques et inconfortables à souhait. Après une longue période d’obscurantisme, où chemins pierreux et routes de terre prirent le relais, la révolution industrielle mit un terme à ces voies de communications dignes du moyen-âge.
L’avènement de l’automobile amenât la conception de routes toujours plus lisses, toujours plus rapides, de rues bien goudronnées, de trottoirs bien calibrés. Le vingtième siècle était né.
A ce jour, de mon doux chez-moi, j’entrevois l’artère desservant notre calme quartier ; piétons qui arpentent la route, anciens qui s’avancent à l’aide de leur canne, sportif qui recherche l’adrénaline, enfants qui rentrent de l’école, couple qui protège un berceau, une poussette, où somnole l’espoir de leur avenir.
Certes il faut bien s’écarter lorsque arrive un véhicule motorisé, vrombissant vers sa destination, ce même véhicule qui viendra se garer sur son trottoir, à cet emplacement qui est le sien.
Béni et remercié soit ce conducteur qui, dans sa grande largesse, nous autorise à emprunter sa route.
Bien entendu, qui suis-je, à émettre un jugement quelconque sur l’évolution ? Surtout, qu’en plus, j’adore les canards.